PRESENTATION - FOTO - FILM - RÖST/MUSIK - ORD - BILDKONST - PRISER/UTMÄRKELSER - PRESSKLIPP - ÖVRIGT - KONTAKT

ORD

 

 

 



Diary of a Forest Fairy.


  Lors d’une escale en Arkhangelsk, mes bottes pour l'hiver chassèrent les bouquinistes.

  Je demandai un livre qui fût traduit en francais, car je ne parle pas le russe.
  Sans bruit, on m’apporta un très petit cahier à peau d'algue illustré datant de Pierre Ier:"It is a magic book!""
  Une feuille me dit son nom.
  Ce que j'y lus m'émut.
  Rieur, le marchand me révéla vouloir être payé en liquide.
  En quête d'un bankomat, vers la ville je me mus.
  Retour avant midi, les quais étaient déserts. Sur les berges rien ne bougeait plus. Les revendeurs avaient disparu.
  Abattu, je tombai dans la Dvina.

  Fors la somme du manuscrit, m’est par bonheur resté ce passage (avant-gardiste?):

 

Each time I kiss him smooth,
I know I'll soon miss Mousse.


When it is cold at home
And alone I miss Mousse,
I sip of his old rum:
Eyes closed, I'm sailing smooth!

I dig in his honey,
Produced from hibiscus,
Which costs lots of money
Reduced by my sweet tooth.

Back on dry land, my love
- At last! ... if I speak sooth -
("Hello, my little dove
With cheeks as fresh as moss!

Down to earth cloudberry!
My age-old naked truth!
Big bear!! ... Forest Fairy!!!")
Makes us his chocolate mousse.

 

"Moroshka, can't you see?,
Without you, far at sea,
I'm a mess!"


- Ils avaient l’air de bien s’aimer, ces deux-là!

 

Stockholm, le 27 décembre 2019

Stéphane Bertola

 

 

 

 

My Dresden bag

(By FILMFEST DRESDEN best dressed guest)

 

Dear Dresden Filmfest team,

 

Would you please tell the lady who designed the lovely "Dresden bag", which I purchased from you last year, that it is my constant companion and I adore it.

Since obtaining this Dresden shoulder bag, I am often approached by women who would like to entice me to part with it. One young woman wanted to swap it for her Chloe Baylee handbag, another for her Chanel classic flap bag but .... pfff, I prefer to hold onto my beloved companion.

Another time I was confronted by an excitable woman who asked me where I bought my Dresden bag and endeavoured to trade it against an authentic Louis Vuitton Alma BB bag and a Bottega Veneta messenger bag. But ... no, I intend to keep my Dresden bag!

And that's not all, unbelievably last week, in a cool part of Stockholm city, another overly friendly person spotting my Dresden bag tried to steal it from me (consequently the police were involved in the incident), but undeterred later she tried to trade with me against an authentic Gucci bag and even against a Givenchy nylon small bag. But I held on to my Dresden bag! She even offered to show me her private collection of bags, and imagine my amazement at seeing the police officer take out of her motorcycle saddlebags ... an Alexander Wang black Brenda chain crossbody bag! a Stella McCartney inspired chain bag! and even an authentic Stella McCartney chain shoulder bag!! But when she asked if I would consider trading all three against my yellow Dresden bag? I replied politely but firmly that I was very sorry but even for all the gold in the world I would not let go of my Dresden bag.

 

Stockholm, March 13, 2016

Stéphane Bertola

 

 

 

 

Anathème

 

À tous ceux qui pardonnent ou ne veulent pas pardonner à Zidane son geste, j’aimerais poser une question: pour qui vous prenez-vous – quel anathème! - pour Dieu ?


Je ne ressens pas le besoin de pardonner à Zizou, pour au moins trois raisons toutes simples:

À peine avait-il tapé que déjà il l’était, pardonné.

Il ne m’a rien fait.

Il ne me doit rien.


Il ne vous a pas donné ce que vous vouliez, voilà la vérité!


Moi-même, avant la finale, je disais aux copains: ”J’aimerais bien que la France gagne, non tant pour l’équipe que pour Zidane lui-même, dont chaque match, depuis les huitièmes de finale, est censé être le dernier. S’il pouvait de plus marquer le but décisif, pour lui ce serait le couronnement, l’apothéose, la consécration!”

Et j’ajoutais,, sur un ton plaisant: ”Dans toutes les églises, les mosquées, dans tous les temples, de par le monde alors, à la place de Jésus, Mohammed et Bouddha, on verra Zizou. Il est le messie!”


Devant des millions de téléspectateurs ensuite il aura présenté ses excuses en disant ”je m’excuse!” (tout le monde aura compris) auprès des enfants et éducateurs, alors qu’il n’avait pas à le faire. Et en proclamant urbi et orbi qu’il ne regrette pas, en ne donnant pas aux masses la démonstration de sentimentalité par elles attendues, en ne se repentant pas de ne pas nous avoir rendu ce que nous exigions de lui, quel crime de lèse-déíté n’a t-il pas encore commis!


Mais Materazzi, s’est-il excusé, lui? Et auprès de qui?

Materazzi se repent-il seulement d’avoir proféré des insultes? Cela m’étonnerait fort.


Je me refuse à juger l’un, tout comme je me refuse à juger l’autre.


Mais je persiste à me demander ce que Zidane, par son geste, a fait de si mal qu’aucun autre avant lui n’a déjà fait. Car figurez-vous qu’il est des coups bien autrement terribles d’assénés sur les terrains de foot-ball régulièrement, et qui ne sont même pas sanctionnés. Voir, à ce sujet et sur le net, où elle circule, la vidéo ”Materazzi Matrix”, qui montre ”le boucher” à l’ouvrage.

À l’issue de chacune de ses ”vilainies”, Materazzi immanquablement prend l’air con, regarde ailleurs, fait comme s’il n’était pas là, comme s’il n’avait rien vu. - Et il n’écope même pas d’un carton jaune!!

Alors que depuis longtemps ce mec-là aurait dû être interdit des stades!


Bien sür, à propos de Zidane aussi, on pourra toujours dire qu’il ”aurait dû…”, que ”si…, si…et si...”

La vérité, encore une fois, est que je ne saurai jamais ce que j’aurais fait en sa place, à ce moment-là, dans cette situation, et qu’en voulant le juger lui, je me jugerais moi.


Ce n’est pas que sur les terrains de foot-ball, que le provocateur s’étonne, lorsqu’en retour il est agressé, et que l’agresseur ensuite, de toutes parts, se fait sermonner. Regardez les conflits internationaux !


Dans le cas où mon attente aurait été comblée (victoire de la France et consécration de Zizou), je serais probablement rentré chez moi en chantant, heureux que tout ce soit déroulé dans l’harmonie, selon l’ordre par moi pré-établi.

Mais le coup de tête de Zidane et sa sanction, en contribuant vraisemblablement à la défaite de la France en cette finale de Coupe du Monde, m’auront aussi et avant tout causé un énorme choc. Comme si c’était ma poitrine que Zidane avait enfoncée. Comme si c’était mon coeur qu’il avait brisé.

Comme si Zidane, excédé, m’avait crié : « Je ne t’appartiens pas ! »


Le coup de tête était purificateur, je l’ai compris depuis. Mais moi, ai-je changé ? Ma relation aux autres est-elle plus réelle maintenant qu’avant ?

 

Il n’appartient qu’à ceux que j’aime de l’apprécier.

 

 

Stockholm, le 17 juillet 2006

Stéphane Bertola

 

 

 

 

 

Semeur de Zidanie

 

Il s’en sera fallu de peu, à la 110ème minute, que la balle, reprise de volée par la tête de Zidane, ne se faufile dans la cage défendue par le gardien Buffon et que la France reprenne l’avantage.


Il en eût fallu beaucoup plus pour que la cage thoracique de Materrazi, heurtée violemment – c’est défendu! - par la tête de Zidane, se fêle.


Or Zinédine, en tapant, aura fait péter les barreaux de la cage où nous avions voulu l’enfermer: cette ” cage au Zizou” si peu chantée.

Il n’y sera jamais entré!


Le Grand Manitou lui avait réservé une autre destinée: acta fabula est, à dix minutes à peine de la fin que, pour nous, nous lui avions rêvée.


Chevalier de celles que tu aimes, tu auras, Zizou, montré au monde que tu étais avant tout un guerrier, un guerrier de l’amour!

Et ce coup de tête ultime, en fracassant son but, t’aura, magnifique, à jamais conquis le coeur de ceux qui, tu le sais, déjà t’aimaient.

Est-il victoire plus belle?

Je doute qu’il soit un membre de ta famille, coéquipiers inclus, pour te reprocher ton ”mauvais” geste.


Plus haute(s) qu’à la France un trophée, tu nous auras brandi, salée d’amour, la vérité. – La vie?

Ô prix sans prix, pour qui, tranquille, hors de toute coupe, de toute course, à chaque pas, ose mourir à la peur d’être soi.

Être soi, être libre….comme toi.


Car tu es libre, Zizou, et tu l’as toujours été, sur le stade ou sur le pré.

C’est, pour moi qui te connaissais peu, maintenant clair comme tes yeux.


À quelques minutes de la retraite, tu aurais pu, pour te justifier de ne pas essuyer l’affront infligé à tes proches, invoquer la raison d’État (responsabilité du capitaine d´équipe, importance de l’enjeu,…) et battre en retraite.

Pour sonner le voyou, tu aurais pu attendre le retour aux vestiaires: pas vu, pas pris!

Plutôt qu’en traître apparemment, tu aurais pu te conduire en parfait faux-cul.


Mais non, devant trois milliards de téléspectateurs, tu auras choisi d’être vrai. De cela au moins puis-je témoigner, moi qui n’ai vu à la télé que les images transmises et qui, heureusement, n’aurai, des propos que l’italien t’a tenus au cours du match, rien entendu.


Par cette action motrice individuelle sans ballon tu m’auras montré, footballeur de génie, que tu es avant tout un homme. Et l’interview sur Canal Plus m’aura confirmé que cet homme-là est courageux, généreux, sincère, humble, sensible, intelligent.


Merci du fond du coeur.

 

 

Stockholm, le 13 juillet 2006

Stéphane Bertola

 

 

 

 

 

Stéphanes bästa vän var på väg från Australien till Finland där de skulle ses.
Då översatt Stéphane en dikt av Arthur Rimbaud för honom.

Stockholm, 1998-02-01

Genie.


  He is affection and the present since he has made the house open to the foamy winter and the murmur of summer - he who has purified the drink and the food, he who is the charm of fleeting scenes and the superhuman delight of halting-places. - He is affection and the future, the power and the love that we, upright in the angers and the boredoms, see passing by in the tempestuous sky and the flags of ecstasy.
  He is love, perfect and reinvented measure, marvelous and unpredicted reason, and eternity: beloved machine of the fatal qualities. We have all known the horror of his concession and of our own: o exhilaration of our health, impulse of our faculties, egoist affection and passion for him, - he who loves in us his infinite life ...
  And we call him back to us and he travels ... And if the Adoration departs, resounds, his promise resounds: "Begone these superstitions, these bodies of old, these couples and these ages. It is this era that has sunk!"
  He will not depart, he will not redescend from a heaven, he will not accomplish the redemption of the rages of women and of the joys of the men and of all this sin: for it is done, he being, and being loved.
  O his breaths, his heads, his racings; the terrible swiftness of the perfection of forms and of action.
  O fertility of the mind and immensity of the universe!
  His body! The dreamed of disengagement, the breaking of grace crossed with new violence!
  His sight, his sight! all the kneeling-down of old and the punishments lifted in his wake.
  His day! the abolition of all sonorous and mobile sufferings in more intense music.
  His footstep! the migrations more enormous than the invasions of old.
  O him and us! the pride more benevolent than the lost charities.
  O world! - and the clear chant of the new misfortunes!
  He has known us all and has loved us all. May we, this winter night, from cape to cape, from the tumultuous pole to the castle, from the crowd to the beach, from looks to looks, forces and feelings weary, hail him and see him, and send him away, and, under the tides and from the heights of the deserts of snow, follow his views, - his breaths, - his body, - his day.

 

 

 

 

 

Er rygg tappar

 

Som han bläddrade i en kontaktannonstidning, såg där Stéphane en rörande rumpa.
Han köpte tidningen och, med stöd av "Tonton Georges", skrev han en dikt till annonsören.

Stockholm, den tredje april 1993.

 

Madame,

 

Er rygg tappar bort sitt namn o så behagligt
Att man inte kan låta bli att ge den rätt.
Skulle säga till dess beröm en tapper dikt
Om jag bara vore renrasig och poet.


(Lyckligtvis finns det andra sätt och jag kan dem).


För att kyssa den, måste vi vara många?
Som Ni vill! Någon dag måste jag väl prova.
Fast jag hade hellre vördat den nu och här,
Efter det gått och blandat mig i en orkester.

Ingen vill avlida utan att se Pisa.
Till mästerverken fort vill de alla springa.
Mina ambitioner är förnuftigare:
Se er akademi, Madame, och sedan få dö.

 

Om min liknade din, skulle man nog säga
I stan eller på stranden när jag går förbi:
"Han är en söt gosse, Stéphane Bertola!"
Tvetydigt, att skylta med din litografi.


Smekning,

Stéphane